Cover
Titel
Ballaigues, au rythme de l’histoire.


Herausgeber
Perrenoud, Jean-Paul
Erschienen
Hauterive 2011: Éditions Attinger
Anzahl Seiten
83 S.
Preis
URL
Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
Guy Le Comte

J’ai quelque peu hésité avant d’entreprendre la critique de cet ouvrage. Dans quelle catégorie le ranger? Est-ce une histoire de la commune? Non, l’ouvrage en cite une dans laquelle il a puisé, celle inédite d’Étienne Bourgeois. Est-ce un guide touristique ce que sa présentation ramassée en trois langues pourrait donner à croire? Pas davantage.

L’ouvrage, solidement relié, très richement et très intelligemment illustré est avant tout un bel objet qui fait honneur aux Éditions Attinger. Il est rédigé en français, en allemand et en anglais. Le texte est donc bref. Il s’ouvre avec un «survol de l’arpenteur» qui décrit le territoire communal et les voies de communication. La brève chronologie qui suit donne les principales dates de l’histoire communale de 1250 à 2010 et énumère les principales familles qui ont détenu cette seigneurie minuscule (45 habitants en 1684). La chronologie intègre une statistique qui montre l’explosion démographique du village 350 habitants en 1803, 597 en 1860, 717 en 1900, 929 en 1950.

Après l’incontournable liste des syndics, J.-P. Perrenoud nous offre un chapitre rafraîchissant sur les saisons changeantes et parfois brèves en un temps plus froid où l’hiver dominait.

Le chapitre ecclésiastique nous mène de la première mention de l’église d’Aqua Bella en 1177 à l’activité contemporaine de la Fondation Grain de Blé, issue des camps créés en 1948 par le pasteur André pour les enfants meurtris par la guerre. À noter une curiosité, en 1228 Conon d’Estavayer cite l’église de Ballevui, le village aurait tout aussi bien pu s’appeler Ballève. L’église était autrefois responsable de l’école c’est donc assez naturellement que le chapitre scolaire suit. Il cite quelques brefs textes qui, pour fleurer bon le passé, laissent deviner la dureté de la vie des régents au début du XIXe siècle et une pratique extrêmement directive de la pédagogie.

L’agriculture et l’industrie sont réunies dans une brève contribution. On y trouve quelques vedettes. L’appareil photographique Alpa, dont on nous apprend qu’il «était fabriqué avec le soin et la précision d’une montre suisse» est concurrencé par deux spécialités agricoles produites par Isaac Bourgeois, le vin mousseux l’Aiglon et surtout le Lactavinaigre produit à partir du petit-lait.

Le développement touristique est étroitement lié à la desserte ferroviaire de Vallorbe. Ballaigues est à la mode à la Belle Époque. Ses hôtels logent en été plus de mille clients étrangers. En assassinant l’archiduc Franz Ferdinand à Sarajevo, Gavrilo Princip mettra fin à cette activité et à beaucoup d’autres choses.

Le plan de l’ouvrage est un peu sinueux, les auteurs rappellent l’anecdote des chasseurs de sangliers qui valurent le surnom d’ânes aux habitants de Vallorbe puis passent aux souvenirs de la Mobilisation 39-45. Le caporal Helfer raconte comment les canonniers du fort de Pré Giroud essayèrent leurs canons tout neufs contre les lavandières de Ballaigues. On évoque enfin la chasse aux souris des gamins du village, l’entrée de soldats français internés en 1940.

Les derniers chapitres nous ramènent à l’actualité, présentation des sociétés locales et des entreprises industrielles qui font aujourd’hui encore la renommée de Ballaigues. Cet ouvrage s’achève par un ultime retour dans le passé pour présenter quelques personnalités locales, dont la plus singulière est le peintre Louis Soutter, l’une des figures de l’art brut, décédé à l’hospice des vieillards indigents de la commune en 1942. Les notices des familles de Ballaigues, établies par Pierre Yves Favez concluent cette monographie.

Qui cherche des informations en trouvera de nombreuses dans ce petit volume, dont les mises en perspectives sont hélas absentes. Le véritable intérêt de cette publication se trouve dans l’iconographie abondante et variée. La comparaison des différentes cartes que recèle l’ouvrage, toutes décrivant le même coin du paysage, permet de visualiser de manière saisissante l’expansion de la commune.

Zitierweise:
Guy Le Comte: Compte rendu de JEAN-PAUL PERRENOUD (DIR.), BALLAIGUES AU RYTHME DE L’HISTOIRE, HAUTERIVE : ÉDITIONS ATTINGER, 2011. Zuerst erschienen in: Revue historique vaudoise, tome 121, 2013, p. 229-231

Redaktion
Autor(en)
Beiträger
Zuerst veröffentlicht in

Revue historique vaudoise, tome 121, 2013, p. 229-231

Weitere Informationen
Klassifikation
Region(en)
Mehr zum Buch
Inhalte und Rezensionen
Verfügbarkeit